mercredi 30 avril 2008

L'Âne d'Or ou la Métamorphose

Paris, A. Firmin Didot, 1872.

Auteur : Apulée

In-8, 180 pp. Traduction de Savalète. Préface de J. Andrieux. Avec de nombreuses gravures dessinées par A. Racinet et P. Bénard. Texte imprimé en deux couleurs dans un encadrement. Resté inachevé et ne comporte que les six premiers livres, comme le signale Vicaire, I, 75.
L'Âne d'or ou les Métamorphoses, ouvrage composé en latin par Apulée, au IIème siècle ap. J.-C., et divisé en 11 livres.
Ce sont les aventures d'un jeune homme appelé Lucius, qui en fait lui-même le récit. Lucius va en Thessalie pour affaires. Logeant chez un vieillard dont la femme était magicienne, il veut devenir oiseau, et gagne la servante, qui met à sa disposition les drogues de sa maîtresse, mais il se trompe de boîte : au lieu de se changer en oiseau, il devient âne; il ne pourra perdre cette forme qu'en mangeant des roses. II passe par une série d'aventures avant de trouver cette occasion de reprendre sa forme d'homme, en mangeant la couronne de roses d'un prêtre d'Isis, et se consacre au culte d'Isis et d'Osiris.
Jubilant dans le baroque aux confins de l’érotisme, du fantastique et de la mort, Les Métamorphoses d’Apulée, seul roman latin dont nous possédions le texte intégral, racontent à la première personne les tribulations d’un naïf trop curieux qu’une opération de sorcellerie ratée a transformé en âne mais qui n’en pense pas moins, et tissent dans tous les styles la trame parodique d’une comédie humaine dont le dénouement est procuré par l’intervention d’Isis-Reine, Déesse Éminentissime.
Ce livre est un chef-d’œuvre. Il me donne à moi des vertiges et des éblouissements; la nature pour elle-même, le paysage, le côté purement pittoresque des choses sont traités là à la moderne et avec un souffle antique et chrétien tout ensemble qui passe au milieu. Ca sent l’encens et l’urine, la bestialité s’y marie au mysticisme, nous sommes bien loin encore de ça, nous autres, comme faisandage moral.
(Gustave Flaubert, 1852).