mardi 27 mai 2008

L'Occultisme et la Franc-Maçonnerie Ecossaise


Paris, Perrin et Cie, 1928.

Auteur : René Le Forestier

In-16 de XV-320 pp.

Dans ce livre fondamental, épuisé depuis longtemps et devenu difficile à trouver, René Le Forestier propose une interprétation historique de la rencontre entre la Maçonnerie et des courants plus anciens qu’elle. Cette approche critique - l’une des premières -, savante et fort bien documentée, fondée sur les influences et le milieu des Lumières durant le XVIIIème siècle français, retint l’attention de René Guénon, qui écrivit un compte rendu bienveillant de l’ouvrage.
Consacrée à l’étude minutieuse de la Franc-Maçonnerie Ecossaise, la deuxième partie du livre traite de la «préhistoire» de celle-ci, la FreeMasonry, de la Franc-Maçonnerie bleue (chapitres 1 et II) et de la crise de la Franc-Maçonnerie française (ch. III). L’auteur passe ensuite en revue le Discours de Ramsay, le Maître Ecossais et les grades de Vengeance, ainsi que les grades Chevaleresques. L’ouvrage s’achève par des chapitres sur le secret maçonnique et le mysticisme, l’occultisme dans la Franc-Maçonnerie et l’envers du rationalisme.
Mais ce qui rend ce livre «unique» et inégalé - l’auteur lui-même ne revint plus ensuite sur ce sujet -, c’est la première partie consacrée à la Tradition occultiste. Le Forestier remonte aux origines de la Magie (notamment sous ses manifestations anciennes les plus caractéristiques, comme la magie touranienne et chaldéenne), avant d’aborder la Tradition occultiste au début de l’ère chrétienne (ch. II). C’est ainsi qu’il examine les éléments magiques du gnosticisme, du manichéisme, du néoplatonisme, du néopythagorisme, des Mystères de Mithra, du néo-orphisme et, ensuite, l’alchimie et ses origines, les éléments mystiques dans l’Hermétisme et le secret en alchimie.
Un autre chapitre a pour sujet les Juifs et la tradition occultiste (la Bible et la magie; la magie à l’époque rabbinique; les confréries mystiques juives; les Juifs et l’alchimie; Kabbale théorique et Kabbale pratique). Plus loin est étudiée la période allant de la Renaissance au XVIIème siècle : il est alors question des Kabbalistes chrétiens, de la vogue de l’alchimie au XVIIème siècle, de «mysticisme et secrets alchimiques».
Consacré à l’occultisme au XVIIIème siècle, le dernier chapitre de cette partie se penche sur «la retraite des occultistes au sein des Loges maçonniques». Assez curieusement, les conclusions de Le Forestier recoupent celles des recherches, entreprises plus tard et dans une optique et un esprit très différents, de Frances A. Yates.