mercredi 25 juin 2008

Un Thaumaturge au XVIIIe Siècle, Martinès de Pasqually. Sa Vie, son Œuvre, son Ordre

Paris, Librairie Félix Alcan, 1935, pour le tome 1 (mention d'éditeur surcollée par Raclet lors de la parution du deuxième tome);
Lyon, Lucien Raclet, 1938, pour le tome 2.

Auteur : Gérard Van Rijnberk

Deux tomes en 2 volumes. In-12 de 202 et 186 pp.

Au milieu du XVIIIe siècle, dans les années qui suivent sa naissance, la Franc-Maçonnerie cultive les hauts-grades, ceux qui poursuivent la hiérarchie maçonnique au-delà des degrés d'Apprenti, de Compagnon et de Maître. Entre 1740 et 1773, ces grades prolifèrent dans une certaine anarchie et se constituent quelquefois en ordres indépendants. Ainsi en est-il de l'Ordre des Chevaliers Maçons Élus Coëns, qui apparaît autour des années 1754, et dont Martinès de Pasqually (1710?-1774) fut l'instigateur.
Malgré les recherches de René Leforestier (1858-1951) et de Gérard Van Rijnberk (1875-1953), la vie de Martinès de Pasqually reste mystérieuse. On sait peu de choses sur lui. Et depuis la publication de ces études, peu de découvertes importantes ont été faites, si ce n'est celle de l'acte d'inhumation de Martinès, par Jean Pinasseau, en 1969, et celle de Christian Marcenne, en 1996, à propos de la carrière militaire du fondateur des Élus Coëns.
Comme l'a montré Gérard Van Rijnberk, le père de Martinès était un Espagnol, originaire d'Alicante, et certains historiens pensent qu'il descendait d'une famille de souche marrane. Il était Franc-Maçon et vécut probablement pendant quelque temps à Grenoble, car c'est là que naquit son fils, Martinès de Pasqually. Ce dernier fut d'ailleurs baptisé dans la paroisse Notre-Dame de cette même ville. La date de sa naissance reste incertaine, mais a toutefois été située vers 1710.
Le nom même de Martinès de Pasqually reste problématique. Dans ses lettres, il en varie souvent l'orthographe et la composition. Ainsi utilise-t-il parfois le nom de Joachim Dom Martinès de Pasqually, ou celui de Jacques Delivon Joacin Latour de La Case.

Nous ignorons encore ce que fut sa jeunesse, ses études et sa formation. Il est probable qu'il ne vécut pas toujours en France et ses lettres montrent qu'il maniait fort mal la langue française. Certains rituels de l'Ordre des Élus Coëns sont écrits entièrement en latin (par ex., De Circulo), tandis que la plupart des autres rituels comportent des citations latines. Il est donc possible qu'il possédait une culture classique.
Des documents déposés par Martinès chez Perrens fils, notaire à Bordeaux, il apparaît qu'il fut militaire pendant une dizaine d'années, avec le grade de lieutenant. En 1737, il sert en Espagne, dans la compagnie du régiment d'Edimbourg-Dragons, commandé par son oncle, Dom Pasqually. En 1740, il est en Corse, où il participe à l'intervention française, sous le commandement du Marquis de Maillebois (en février 1741, ce dernier sera fait Maréchal de France, pour avoir soumis l'île de Corse). En 1747, il est au service de l'Espagne et combat en Italie. On ignore quand et pour quelle raison il a quitté la carrière militaire. A partir de 1754, il semble sans activité. Il vit en France, d'abord à Montpellier (1754-1760), puis, après un passage à Toulouse, s'installe à Bordeaux, en avril 1762. C'est là, en 1767, qu'il épouse la nièce d'un ancien major du régiment de Foix, Marguerite-Angélique de Colas de Saint-Michel.

Gerard Abraham van Rijnberk naquit à Gouda, aux Pays-Bas le 15 août 1875. Son père était un occultiste connu et professeur à l'Université d'Amsterdam. Etant de santé fragile, il passa une grande partie de sa jeunesse en Italie et après avoir terminé son enseignement secondaire à San Remo, il étudia la médecine à l'Université de Rome. Son long séjour en Italie eut une influence considérable sur sa personnalité. Il fut toujours attiré par les beaux paysages, mais surtout par le riche héritage de l'Italie et aimait parler avec amour du temps de son séjour. Après avoir terminé ses études à la faculté de médecine qui était de très haut niveau, il fut attiré par le journalisme. On lui doit, à cette époque, de nombreux articles qui furent publiés dans les journeaux italiens et hollandais. Il obtint son doctorat dès 1900, en défendant une thèse intitulée : Sulla funzione dell' ypofisi. Dans les années qui suivirent, il travailla alternativement aux Pays-Bas avec le Prof. Winkler et en Italie avec le Prof. Luciani. Il succéda au Prof. Place à la chaire de physiologie à l'Université d'Amsterdam le 1er novembre 1909, à l'âge de 35 ans.. Quelques années plus tard, le Prof. van Rijnberk rencontra le Dr. Papus par le biais de la médecine. Par la même occasion, il fit connaissance du Martinisme et fur initié à Paris. Il réunit un cercle d'étudiants en occultisme qui se réunissait dans sa magnifique villa à Blaricum dans la région du "Gooi", la banlieue luxueuse d'Amsterdam. Dans ce cercle, il choisit les membres d'un groupe martiniste de haut niveau qui survécut jusqu'à la deuxième guerre mondiale. Il est décédé le 30 septembre 1953, à 78 ans. Il fut membre de l'Académie Royale des Pays-Bas, professeur à l'Université Libre d'Amsterdam. Il était titulaire de la chaire des Sciences Médicales et l'auteur de plus de cent ouvrages, la plupart sur l'histoire de la médecine.
(source : Ordre Martiniste des Pays-Bas)