dimanche 25 mai 2008

Le Génie Celtique et le Monde Invisible


Paris, Librairie Leymarie, 1927.

Auteur : Léon Denis

In-8 de 322 pp.

C’est un livre assez étrange et réellement impressionnant que celui-ci, dans lequel Léon Denis rapproche les leçons de la philosophie celtique (exprimées dans les Triades) des enseignements du spiritisme, dans la mouvance d’Allan Kardec.
Dans aucune croyance, on ne trouve un sentiment aussi intense de l’invisible et de la solidarité qui relie le monde des vivants à celui des esprits. Tous ceux qui quittaient la terre étaient chargés de messages destinés à des défunts. Diodore de Sicile nous a conservé ce trait précieux : “Dans les funérailles ils déposent des lettres écrites aux morts par leurs parents afin qu’elles leur soient transmises”.
La communication des deux mondes était chose courante. Pomponius Méla, Valère Maxime et tous les auteurs latins que nous avons cités disent que chez les Gaulois “on se prêtait de l’argent à se rembourser dans l’autre monde”.
Paru fin juin 1927, ce livre fut terminée juste avant la mort de Léon Denis, qui reconnaît que son œuvre est due surtout à la collaboration de ses amis invisibles :
C’est, écrit-il, à l’instigation de l’esprit d’Allan Kardec que j’ai réalisé ce travail. On y trouvera la série des messages qu’il nous a dictés par incorporation, en des conditions qui excluent toute supercherie. Au cours de ces entretiens, des Esprits, libérés de la vie terestre, nous ont apportés leurs conseils et leurs enseignements.
Léon Denis (1846-1927) fut un philosophe spirite et, aux côtés de Gabriel Delanne et Camille Flammarion, un des principaux continuateurs du spiritisme après le décès d'Allan Kardec. Il fit des conférences à travers toute l'Europe dans des congrès internationaux spirites et spiritualistes, défendant activement l'idée de la survie de l'âme et ses conséquences dans le domaine de l'éthique dans les relations humaines.

Ayant été obligé d'abandonner ses études pour travailler, il ne cessa pas pour autant de lire et, dès l'âge de 18 ans, son contact avec Le Livre des Esprits, fit de lui un adepte convaincu du spiritisme. Il avait vingt-trois ans lors de la «désincarnation» du maître Allan Kardec, dont il aurait reçu les inspirations. Pendant la guerre de 1870 il servit comme sous-lieutenant et, quand il était à l'arrière du front, il organisait des séances de spiritisme à l'intention de quelques camarades. Après la guerre, il devint représentant de commerce et voyagea dans de nombreux pays.
Membre actif de la franc-maçonnerie, il joua un rôle important dans la diffusion du spiritisme, affrontant ceux qui l'attaquaient, qui étaient les tenants du positivisme matérialiste et de l'athéisme, sans compter les réactions hostiles des religions. Il fut, affirme-t-on, soutenu dans sa lutte par Jérôme de Prague et celui qu'on appelle «l'Esprit bleu».
Autodidacte, doté d'une rare intelligence, Denis écrivit des textes d'une profondeur remarquable, qui montrent une perspicacité peu commune.
À partir de 1910, sa vue ne cessa de baisser, ce qui ne l'empêcha pas de continuer à travailler à défendre l'existence et la survie de l'âme. Peu après la Première Guerre mondiale, il apprit le braille.
L'abondance de sa production dans la littérature spirite, ainsi que l'affabilité de son caractère et son dévouement, lui ont valu le surnom d'Apôtre du Spiritisme.