vendredi 11 juillet 2008

La Cabbale. Tradition Secrète de l'Occident

Paris, Editions Niclaus, 1937.

Auteur : Papus [Dr Gérard Encausse]

Un volume in-4 broché, VI-347 pp. et 2 planches hors texte dépliantes. Nombreux tableaux et figures in-texte. Ouvrage précédé d'une lettre d'Ad. Franck (de l'Institut) et d'une étude par Saint-Yves d'Alveydre. Quatrième édition renfermant des textes de Lenain, Eliphas Levi, Stanislas de Guaita, Dr Marc Haven, Sedir, J. Jacob, Saïr, et une traduction complète du Sepher letzirak; suivi de la réimpression partielle d'un traité cabalistique du Chev. Drach.

Extrait de la lettre du Marquis de Saint-Yves d’Alveydre à Papus, du 10 janvier 1901.
Mon cher Ami,
Je me fais un vrai plaisir de répondre à votre bonne lettre. Je n’ai rien à ajouter à votre remarquable livre sur la Cabbale juive. Il est classé au premier rang par l’appréciation si éminente et si méritée qu’en a faite le regretté M. Franck, de l’Institut, l’homme le plus autorisé à porter un jugement sur ce sujet.
Votre œuvre complète la sienne, non seulement quant à l’érudition, mais aussi quant à la bibliographie et à l’exégèse de cette tradition spéciale; et encore une fois, je crois ce beau livre définitif.
Mais, sachant mon respect pour la tradition et, en même temps, mon besoin d’universalité et de vérification par tous les procédés des méthodes actuelles, connaissant en outre les résultats de mes travaux, vous ne craignez pas que j’élargisse le sujet et, au contraire, vous voulez bien me le demander.
Je n’ai, en effet, accepté que sous bénéfice d’inventaire les livres de la cabbale juive, quelque intéressants qu’ils soient. Mais l’inventaire une fois fait, mes recherches personnelles ont porté sur l’universalité antérieure d’où procèdent ces documents archéologiques, et sur le principe ainsi que sur les lois qui ont pu motiver ces faits de l’esprit humain.
Chez les Juifs, la cabbale provenait des Kaldéens par Daniel et Esdras.
Chez les Israélites antérieurs à la disparition des dix tribus non juives, la Cabbale provenait des Egyptiens, par Moïse.
Chez les Kaldéens comme chez les Egyptiens, la cabbale faisait partie de ce que toutes les Universités métropolitaines appelaient la Sagesse, c’est-à-dire la synthèse des sciences et des arts ramenés à leur principe commun. Ce Principe était la Parole ou le Verbe.
Un précieux témoin de l’antiquité patriarcale prémoïsiaque déclare cette sagesse perdue ou bouleversée 3.000 ans environ avant Notre-Seigneur. Ce témoin est Job et l’antiquité de ce livre est autologiquement signé par la position des constellations qu’il mentionne : «Qu’est devenue la Sagesse, où donc est-elle ?», dit ce saint patriarche.
Dans Moïse, la perte de l’unité antérieure, le démembrement de la Sagesse patriarcale, sont indiqués sous le nom de division des Langues et d’Ere de Nimrod. Cette époque Kaldéenne correspond à celle de Job.
Un autre témoin de l’Antiquité patriarcale est le Brahmanisme. Il a conservé toutes les traditions du passé superposées comme les différentes couches géologiques de la terre. Tous ceux qui l’ont étudié au point de vue moderne ont été frappés et de ses richesses documentaires et de l’impossibilité où sont leurs possesseurs de les classer d’une manière satisfaisante, tant au pont de vue chronologique, qu’au point de vue scientifique. Leurs divisions en sectes brahmaniques, vishnavistes, sivaïstes, pour ne parler que de celles-là, ajoutent encore à cette confusion.
Il n'en est pas moins vrai que les brahmes du Népal font remonter au commencement du Kaly-Youg la rupture de l’antique universalité et de l’unité primordiale des enseignements.
Cette synthèse primitive portait, bien avant le nom de Brahma, celui d’Ishva-Ra, Jésus-Roi : Jesus Rex Patriarcharum, disent nos litanies. (…)