dimanche 6 juillet 2008

Abrégé de l'Origine de tous les Cultes

Paris, Jules Bossange et Tenon, Libraires, 1821.

Auteur : [Charles-François] Dupuis

In-12, 2 tomes en 1 vol. de 282 et 301 pp. Orné d'un planisphère céleste hors-texte.

Charles-François Dupuis, érudit et scientifique français, né à Trie-le-Château, près de Gisors, le 26 octobre 1742, décédé le 29 septembre 1809.
Fils d’un maître d’école, il se fit d’abord connaître comme humaniste, fut nommé en 1766 professeur au collège de Lisieux (Paris), et devint plus tard professeur d’éloquence latine au Collège de France.
S’étant lié avec Joseph Jérôme Lefrançois de Lalande, dont il suivait les cours, il prit goût à l’astronomie et, rapprochant de cette nouvelle étude ses connaissances en mythologie, il fut conduit à imaginer que les divinités de la fable ne sont autre chose que des constellations, que les noms des dieux sont les mêmes que ceux des astres, que leurs aventures ne sont qu’une expression allégorique du cours des astres et de leurs rapports mutuels.
Il exposa cet ingénieux système, dès 1777, dans le Journal des Savants.
En 1781, il publia un Mémoire sur l’Origine des Constellations et sur l’Explication de la Fable par l’Astronomie.
En 1794, il fit paraître l’Origine de tous les Cultes, ou la Religion Universelle (3 vol. in-4, ou 12 vol. in-8), où il développait tout au long son système; il en donna un Abrégé en 1798.
Son compétiteur et disciple dissident le plus célèbre, F. H. S. Delaulnay, fut le compilateur d’un Thuileur de l’Ecossisme dont la renommée sera l’égale de l’Origine de tous les Cultes.
Au chapitre de l’étude comparative des religions, il convient de signaler cet ouvrage qui, après la disparition de Court de Gébelin, l’auteur du Monde Primitif, fit le plus de bruit.
L’Origine de tous les Cultes ou Religion Universelle (1794), vaste traité de mythologie dont le centre est constitué par un «Traité sur les Mystères», veut démontrer que toutes les doctrines, les légendes et les fêtes ont pour source commune une religion universelle basée sur des phénomènes astronomiques.
L’auteur, franc-maçon, suit les mystères depuis leur source égyptienne. Il les juge mauvais, viciés et contraires à la vérité, car, pour Dupuis, «la vérité n’a point de mystères : ils n’appartiennent qu’à l’erreur et à l’imposture». Il met en pièce le christianisme en montrant qu’il a emprunté ses éléments aux religions antiques en les dénaturant. Le livre de Dupuis aura beaucoup de succès parmi les rationalistes qui en feront leur bible.