mercredi 28 mai 2008

La Littérature et l'Occultisme. Etude sur la Poésie Philosophique Moderne


Paris, Editions Rieder, 1929.

Auteur : Denis Saurat

In-8 de 187 pp.

Denis Saurat est né à Toulouse le 21 mars 1890 de parents ariégeois, originaires de Serres-sur-Arget (hameau de Layrolle).
En 1893, la famille s’installe à Trélon, dans le département du Nord. Denis Saurat fréquente les universités de Lille, Londres, la Sorbonne et Glasgow. Il est premier à l’agrégation d’anglais en 1919 et est nommé à Bordeaux en 1919.
L’année suivante, il soutient sa thèse sur «La Pensée de Milton» et enseigne la littérature anglaise à l’université de Bordeaux. En 1924, il est nommé directeur de l’Institut Français du Royaume-Uni, à Londres. À partir de 1926, il enseigne la littérature au King’s College de Londres. Lorsque la Seconde Guerre Mondiale éclate, Denis Saurat, directeur de l’Institut Français, rejoint le Général de Gaulle dès le lendemain de l’appel du 18 juin. En 1941, de Gaulle le charge d’une mission en Afrique Équatoriale Française (Congo-Brazzaville, Tchad, Cameroun).
Le 11 juillet 1944 une bombe V-1 détruit son domicile au 33, Cromwell Road. Saurat échappe à la mort, mais sa santé en sera à jamais affectée.
À la fin de la guerre, Saurat est relevé de ses fonctions à l’Institut Français. Il continue à enseigner au King’s College, devient vice-président du Pen Club International, parcourt l’Europe où il donne de nombreuses conférences. Professeur émérite en 1950, il se retire à Cimiez, près de Nice où il anime le Centre International d’Etudes Françaises. Il meurt le 7 juin 1958 d’une attaque cardiaque.
À partir de ses travaux sur Milton, Blake et Hugo, Denis Saurat développe une pensée originale marquée par l’occultisme et l’irrationnel. Le premier, il identifie comme source de l’œuvre des poètes anglais la Cabale juive et il s’emploie ensuite à prouver que les grands poètes philosophes comme Milton, Blake et Hugo se font dans leurs œuvres l’écho de croyances populaires conservées intactes depuis la nuit des temps. Influencé par Georges Ivanovitch Gourdjieff (1866-1949, v. «Visite à Gourdjieff», Nouvelle revue française, 1er novembre 1933), il se lie d’amitié avec A. R. Orage (1873-1934), ancien directeur de la revue The New Age (1907-1922) et éditeur de Gourdjieff. Parallèlement à son activité de directeur de l’Institut Français de Londres et d’universitaire spécialiste des littératures anglaise et française, il ne cesse d’affirmer les liens qui existent entre réalité empirique et réalité ultra-sensible.
À la fin de sa vie, il s’intéresse au mythe de l’Atlantide et s’efforce de démontrer l’existence d’une race de géants qui aurait précédé l’apparition de l’homme.
Son intérêt pour la littérature occitane semble avoir pris naissance à partir de sa découverte de la littérature écossaise écrite dans le dialecte scots des Lowlands. Dans un article de 1924 («Le groupe de la ‘Renaissance écossaise’», Revue anglo-américaine, April 1924, 295-307), il attire l’attention sur l’œuvre du poète Hugh MacDiarmid (pseudonyme de Christopher Murray Griev, 1892-1978) et à partir de 1929, il prend soin, dans les anthologies de littérature française qu’il destine au public anglophone, de rendre compte de la création occitane contemporaine : d’Arbaud, Folco de Baroncelli, Sully-André Peyre et René Nelli avec lesquels il se lie d’amitié. Son œuvre poétique personnelle n’est publiée qu’à partir de son installation à Nice. Saurat affirme qu’elle lui est dictée dans ses rêves par ses ancêtres cathares ariégeois.