jeudi 28 août 2008

Dictionnaire Infernal. Répertoire Universel des Êtres, des Personnages, des Livres, des Faits et des Choses …

qui tiennent aux apparitions, aux divinations, à la magie, au commerce de l'enfer, aux démons, aux sorciers, aux sciences occultes, aux grimoires, à la cabale, aux esprits élémentaires, au grand œuvre, aux prodiges, aux erreurs et aux préjugés, aux impostures, aux arts des bohémiens, aux superstitions diverses, aux contes populaires, aux pronostics, et généralement à toutes les fausses croyances, merveilleuses, surprenantes, mystérieuses ou surnaturelles, etc.

Bruxelles, chez tous les Libraires, 1845.

Auteur : Jacques Collin de Plancy

Fort in-8 de 599 pp.

Jacques Auguste Simon Collin de Plancy, né le 30 janvier 1794 à Plancy-l'Abbaye et mort le 13 janvier 1881, est un écrivain français. Il est l’auteur de nombreux ouvrages où l’occulte le dispute à l’insolite et au fantastique, et est imprimeur-libraire à Plancy-l’Abbaye et à Paris. Entre 1830 et 1837, il réside à Bruxelles, puis revient en France après avoir abjuré ses "erreurs" et opéré un retour à la religion catholique.
Son œuvre la plus importante est son Dictionnaire Infernal, dans lequel il recense toute la connaissance de l’époque concernant les superstitions et la démonologie. Publié pour la première fois en 1818 et scindé alors en deux tomes, il a connu six rééditions et de nombreux changements entre 1818 et 1863.
En 1822, une publicité disait de cet ouvrage :
Anecdotes du dix-neuvième siècle ou historiettes inédites, anecdotes récentes, traits et mots peu connus, aventures singulières, citations, rapprochements divers et pièces curieuses, pour servir à l'histoire des mœurs et de l'esprit du siècle où nous vivons comparé aux siècles passés.
Influencé par Voltaire, Collin de Plancy pourfend, dans un premier temps, quantité de superstitions. Par exemple, il rassure ses contemporains quant aux tourments de l'enfer :
Nier qu'il y ait des peines et des récompenses après le trépas, c'est nier l'existence de Dieu; puisqu'il existe, il doit être nécessairement juste. Mais comme personne n'a jamais pu connaître les châtiments que Dieu réserve aux coupables, ni le lieu qui les renferme, tous les tableaux qu'on nous en a faits ne sont que le fruit d'une imagination plus ou moins déréglée. Les théologiens devraient laisser aux poètes le soin de peindre l'enfer et non s'occuper avec acharnement d'effrayer les esprits par des peintures hideuses et des livres effroyables.
Mais le scepticisme de Collin de Plancy s'estompe avec le temps. À la fin des années 1830, il devient un catholique fervent, au grand dam de ses admirateurs.
Il abjure et modifie alors nombre de ses travaux accomplis dans le passé et remanie totalement son Dictionnaire Infernal pour le mettre en conformité avec les canons de l'Eglise. La sixième et dernière édition de 1863, édulcorée et agrémentée de nombreuses gravures de Louis Breton, tente même de faire croire à l'existence des démons. Il termine d'ailleurs sa carrière en collaborant avec l'abbé Migne pour élaborer un Dictionnaire des Sciences Occultes ou Encyclopédie Théologique, véritable outil de propagande catholique.
Nombre d'articles écrits dans le Dictionnaire Infernal illustrent le tiraillement de l'auteur entre rationalisme, foi et crédulité, qui le pousse par exemple à admettre l'éventuelle efficience de la chiromancie et à réfuter la cartomancie :
Il est certain que la chiromancie, la physiognomie [sic] surtout, ont au moins cela de plausible, qu'elles tirent leurs prédictions de signes qui touchent, de traits qui distinguent et caractérisent, de lignes que l'on porte avec soi, qui sont l'ouvrage de la nature, et que l'on peut croire significatifs, puisqu'ils sont particuliers à chaque individu. Mais les cartes, ouvrages de l'homme, tout à fait étranger à l'avenir comme au présent comme au passé, les cartes ne touchent en rien la personne qui les consulte. Pour mille personnes différentes elles auront le même résultat; et vingt fois pour un même objet elles amèneront des pronostics divers.