dimanche 27 juillet 2008

Une Histoire sans Nom

Paris, Typographie François Bernouard, 1927.

Auteur : Jules Barbey d'Aurevilly

In-8 de 126 pp.

Jules Amédée Barbey d’Aurevilly (1808-1889) est un écrivain, romancier, nouvelliste, poète, critique littéraire, journaliste, et polémiste français. Surnommé le «Connétable des lettres», il a contribué à animer la vie littéraire française de la seconde moitié du XIXe siècle. Son œuvre littéraire, d’une grande originalité, est marquée par la foi catholique et le péché. Ses romans et nouvelles sont au croisement du romantisme, du fantastique et du symbolisme décadent. Son essai sur George Brummell en a fait l’un des théoriciens du dandysme.
Né dans la Manche, à Saint-Sauveur-le-Vicomte, au sein d’une ancienne famille normande, Jules Barbey d’Aurevilly baigne dès son plus jeune âge dans les idées catholiques et monarchistes en butte au progrès. Il passe son enfance à Saint-Sauveur puis à Valognes, où il fréquente un de ses oncles médecin aux idées libérales et qui exerce sur lui une profonde influence. En 1827, il se rend à Paris pour faire ses humanités et rencontre Maurice de Guérin, dont il devient un ami proche. Bachelier, il poursuit des études de droit à Caen, où il fonde avec Trébutien (son futur éditeur et correspondant) l’éphémère Revue de Caen (1832).
Un moment républicain et démocrate, Barbey, sous l’influence de Joseph de Maistre, finit par adhérer à un monarchisme intransigeant, méprisant le progrès et les valeurs d’un siècle bourgeois. Tout en menant une vie élégante et désordonnée de dandy, il se convertit au catholicisme vers 1846 et devient un défenseur acharné de l’ultramontanisme et de l’absolutisme.
Son premier roman, L’Amour impossible (1841), passe inaperçu. Son travail de critique littéraire le conduit à collaborer successivement au Globe, au Journal des Débats, au Constitutionnel, au Nain jaune, à la Revue de Paris. Ses articles seront regroupés en volumes dans Les Œuvres et les Hommes. C’est un polémiste redouté, qui s’attaque autant aux hérauts du positivisme qu’aux hypocrisies du parti catholique.
Ses romans et son recueil de nouvelles Les Diaboliques (1874) ont pour toile de fond son Cotentin d’origine. Ils mêlent réalisme historique, surnaturalisme et exaltation romantique. Son œuvre dépeint les ravages de la passion charnelle (Une vieille maîtresse, 1851), filiale (Un prêtre marié, 1865; Une histoire sans nom, 1882), politique (Le Chevalier des Touches, 1864) ou mystique (L’Ensorcelée, 1855). Cette littérature de l’insolite et de la transgression, qui plonge le lecteur dans un univers surhumain, a valu à son auteur d’être accusé d’immoralisme et de sadisme. Toutefois, plusieurs écrivains (dont Baudelaire) ont loué le talent extravagant de cet auteur, notamment à la fin de sa vie. Ses «disciples» ont pour nom Léon Bloy, Joris-Karl Huysmans, Octave Mirbeau ou Paul Bourget. Sa vision du catholicisme exercera une profonde influence sur l’œuvre de Bernanos.