vendredi 4 juillet 2008

Tobie, Judith et Esther

A Paris, chez Guillaume Desprez, 1696.

Auteur : Louis-Isaac Le Maistre de Sacy

In-16 de 16 f.-247 pp. et 7 pp. pour la Table.

Louis-Isaac Lemaistre (ou Lemaître), sieur de Sacy (né à Paris le 29 mars 1613, mort au château de Pomponne, près de Lagny, le 4 janvier 1684), prêtre de Port Royal, est un théologien, bibliste et humaniste français. Il est surtout connu par sa traduction de la Bible, la plus répandue au XVIIIe siècle, dite aussi Bible de Port-Royal. Louis-Isaac Lemaître de Sacy est l'un des cinq fils du huguenot Isaac Le Maistre († 1640) et de Catherine Arnauld, l'une des sœurs d'Angélique Arnauld. Lorsqu'en 1638 ses frères aînés Antoine et Simon renoncent à leurs carrières pour se retirer à Port-Royal, Louis-Isaac les rejoint pour s'occuper d'éducation.
Il publie en 1650 un recueil de prières, Les Heures de Port-Royal, où il a traduit les hymnes liturgiques, qui connaît un grand succès.
Mais les persécutions frappent Port-Royal depuis 1654. De Sacy est emprisonné à la Bastille le 13 mai 1666, il y restera jusqu'au 14 novembre 1668. Il profite de ces loisirs cloîtrés pour achever la traduction de l'Ancien Testament, commencée par son frère Antoine à partir de la Vulgate, et devient ainsi le maître d'œuvre d'une traduction en langue française de la Bible, dite Bible du Port-Royal ou Bible de Sacy. Après sa libération, Louis-Isaac consacre une grande partie de son temps à la révision de sa traduction et à la rédaction des Commentaires, dont il veut accompagner chacun des livres de la Bible.
De 1672 à 1684, date de sa mort, Louis-Isaac Lemaistre de Sacy publie 10 livres supplémentaires de la Bible. Utilisant les manuscrits laissés par de Sacy, son ami, Pierre Thomas du Fossé (1634-1698), poursuivra cette tâche et en entreprendra la publication, étalée entre 1685 et 1693.
En 1696, paraît en 32 volumes La Sainte Bible contenant l'Ancien et le Nouveau Testament. La première version française de la bible remonte au XIIe siècle et fut faite par Pierre de Vaux, chef des Vaudois : il n'en resterait qu'un seul exemplaire. Ensuite il y eut celle de Guyart des Moulins, composée sur la fin du XIIIe siècle et imprimée en 1488, puis celle de René Benoît, publiée à Paris en 1566, avec des notes marginales, mais qui fut censurée comme contenant certaines «hérésies» de Calvin. La traduction de Le Maistre dit de Sacy est beaucoup plus connue que les précédentes et a été beaucoup reproduite. Ce fut vraiment la première traduction de la Bible accessible au grand public qui ne connaissait pas le latin.
L'initiative de la traduction de la Vulgate (les quatre Évangiles et de l'Apocalypse) vient du frère de Louis-Isaac, l'avocat Antoine Le Maistre (1608-1658), mais cette traduction ne lui convenait pas.
À la mort de son frère, Louis-Isaac entreprend donc avec ses amis de Port-Royal (Blaise Pascal, Robert Arnauld d'Andilly, Pierre Nicole, Pierre Thomas du Fossé, etc.) sa révision, et la complète avec les autres livres contenant des textes en grec dans le Nouveau Testament. Cette nouvelle traduction sera publiée à Mons en 1667. Elle prendra le nom de Nouveau Testament de Mons.
Elle est présentée en 2 volumes in-octavo, «avec des explications du sens littéral et du sens spirituel, tirées des Saints Pères». Une nouvelle version, corrigée par Beaubrun, fut publiée à Paris en 1717 en 3 volumes in-folio, avec un quatrième volume contenant les livres apocryphes de l'ancien testament, les écrits des temps apostoliques, les préfaces de Saint-Jérôme, et des dissertations sur différentes matières bibliques.
Beaucoup de traductions dans le siècle qui suivit ne furent en fait que des reprises de la traduction de Le Maistre de Sacy. Certains théologiens reprochent à cette traduction de s'écarter parfois de la lettre sans motif apparent. D'autres la considèrent comme sobre et élégante. Quant aux explications, on leur reprocha à l'époque de trop favoriser les thèses de Jansénius.
La Bible de Port-Royal a été élaborée à la suite des travaux en logique effectués par l'abbaye de Port-Royal à Paris. Cette logique a voulu s’appuyer exclusivement sur les mathématiques dont elle pensait pouvoir transposer le modèle dans tous les autres domaines du savoir et de l’exercice de la raison, par conséquent aussi sur le terrain de la formation syntaxique et grammaticale de tous les énoncés du langage, proposant ainsi un idéal de langage rationnel qui voulait concilier l’esprit de finesse et l’esprit de géométrie : le discours par excellence.
(d'après Wikipedia)